You live on my brain. (r.)

Une journée encore placée sous le soleil australien très chaud. Cela fait quand même un peu drôle à notre jeune brune, car dans son pays natal, les températures n’atteignaient jamais les vingt-cinq degrés. Alors pour combattre la chaleur, on s’habille légèrement. Vêtue d’un simple débardeur blanc, oui on évite les couleurs sombres comme le noir, et d’un mini short en jean bleu, ainsi que des baskets en toiles, Nevada s’en alla du dortoir. Ses longs cheveux noirs ébène cascadaient sur ses fines épaules délicates et brillaient lorsque les rayons du soleil caressaient sa douce chevelure. Dans la poche arrière de son short, logeait un paquet de cigarette ainsi qu’un briquet. Il y avait une légère brise de vent qui rafraîchissait la peau légèrement hâlée de la jeune femme. Elle croisait d’autres vacanciers du ranch et passa dans l’écurie pour voir un cheval qu’elle aimait bien : Kashmir. Elle caressa son encolure pendant quelques instants puis elle donna une portion de flocon d’avoine. Ces bêtes étaient vraiment braves, puis ils sentent lorsque vous n’avez jamais su monter à cheval et ces petits chenapans en profitent donc pour vous faire lâcher la bride. La première chose pour Nevada c’était d’apprendre à faire du cheval, parce que ces bêtes ne sont pas si simples à comprendre. D’autant plus qu’elles sont attendrissantes lorsqu’elle capte votre regard. Ensuite une idée lui vint et comme si le cheval l’avait comprise, il hennissait, il poussait légèrement la barrière attendant patiemment que Nevada le prépare. Elle le sortit de son enclos et le mena dehors à l’ombre de préférence. Le bel étalon regardait faire la jeune femme. Enfin préparé, la jeune brune mit pied à l’étrier et s’ajusta. Et voilà une bonne balade à cheval il n’y avait rien de mieux.

Elle sortit du ranch au galop et s’enfonça dans les environs. Il y avait beaucoup d’arbres et elle se penchait pour ne rien recevoir dans le visage. Elle sentait l’air faire voler ses cheveux et caresser son visage. Un sourire illumina son visage, elle se sentait tellement bien. Elle passa la journée à découvrir les environs à cheval. Ensuite ce fut l’heure de rentrer. La jeune brune se pencha légèrement et félicita son cheval. Il lui répondit en hennissant. Elle s’en alla alors au galop et s’arrêta donc au puit du Ranch qui n’était pas très loin de celui-ci. Elle descendit de l’étrier et emmena Kashmir avec elle. Elle l’attacha à un arbre pas très loin du puit pour qu’il se repose un peu. Et puis la soif ravageait la bouche de la jeune femme alors le puit était parfait. Le puit était assez profond, le caillou qu’elle avait fait tombé avec mégarde le lui confirma. Il y avait un seau et elle le remplit. Il y avait une manivelle qui permettait de le remonter. Elle prit le seau et but quelques gorgées avant de le donner à Kashmir. Ainsi le cheval s’abreuva et Nevada lui laissa le seau d’eau. Elle s’allongea dans l’herbe et cassa une brindille d’herbe de blé puis elle le mit dans sa bouche. Ses bras derrière sa tête, la jeune brune regardait le ciel bleu azur ainsi que les nuages qui passaient.

Comme chaque jour, Isaac se réveillait tard pour ne pas participer aux tâches ménagères. Non pas qu'il était feignant, mais il estimait que les gamins du ranch auraient plus d'esprit après avoir travaillé, et pourrait peut être mûrir un peu. Et puis il cédait généreusement sa place pour récurer les écuries, surtout qu'il détestait les chevaux, ces gros tas de viandes qui pue. A vrai dire, Isaac en avait presque peur. Tout ça dû à une chute du poney familial lorsqu'il était petit. Depuis dès qu'il voyait un cheval, il frissonnait et devait partir, sous peine de meurtre. Déjà que ces derniers jours, il se mettait en rogne pour n'importe quoi. Il ne savait plus que faire pour se calmer. Peut être du sport. Courir. C'est ce qu'il fit dès l'aube. Rien de mieux pour décuiter. Isaac tournait alcoolique depuis le début de son séjour. Bourré à toute heure, titubant comme un cas social, manquant de se casser la gueule à chaque pas. Il ne courait pas droit, là non plus. S'épuisant pour mieux se soûler le soir même, il fit le tour de la forêt, puis de la maison et finalement courut dans les plaines. En sueur, le souffle court, il s'arrêta finalement s'appuyant contre un arbre. Et là, il distingua une ombre qu'il connaissait. Reprenant son souffle, sortant une cigarette, il arriva finalement derrière la jeune femme. Une femme qu'il appréciait de plus en plus, qui le faisait craquer comme un gamin. Décidemment, Isaac se surprenait.
C'est ainsi qu'il alla se glisser derrière elle. Il posa ses mains fines sur ses hanches, les remonta et déposa un baiser dans son cou. C'était bon d'avoir quelqu'un à qui faire des câlins, sans que ca soit forcément sexuel. Il murmura dans son oreille quelques paroles. « B'jour Nevie. » Fait rare dans la vie d'Isaac, ils n'avaient jamais encore couchés ensemble. C'était juste des pauses tendresses agréables, qui l'aidaient à tenir. Glissant ses mains sous le tshirt de la jeune femme, il caressa son dos du bout des doigts. Et finalement, il la fit se retourner pour attraper ses lèvres tendrement. Il ne vivait que du bon avec elle. Ils parlaient des heures, se regardaient des heures, ne finissaient jamais dans un lit. La pensée que cette femme tienne un tant soit peu à lui, le confortait dans ses espoirs. Peut être allait il finir ensemble. On ne sait jamais. Et même si son ex femme était la seule au monde.

La jeune femme ferma les yeux pendants quelques instants. Elle inspira profondément jusqu'à que ces poumons la brûlent et expira par le nez lentement. Elle souriait, sentant l’air frais l’envahir. A croire qu’il n’y avait rien de mieux que l’air de la campagne. Cela peut totalement vous changer. Nevada ne serait pas contre de rester ici, loin du boucan de la ville et quitter la drogue. Il y avait sûrement un moyen de se reconstruire autrement qu’avec tout ça. Un insecte titilla légèrement le nez de la brune et elle se releva. Elle s’enleva les brindilles de blé présentes dans ces cheveux puis elle regarda l’horizon. Ce qui était marrant c’est que pour l’instant, la jeune brune n’avait pas touchée à l’alcool bien que parfois la tentation y était. Son corps la malmenait pendant quelques temps mais il s’habituait à ne presque plus s’abreuver. Elle mit ses mains dans ses poches arrières et resta plantée la comme un piquet. C’est alors qu’elle sentit deux mains caresser ses hanches. Elle se retourna légèrement, un sourire vint sur son visage. Le jeune homme qui pouvait la faire sourire rien qu’en le regardant. C’était bien la première fois qu’un homme portait autant d’attention sur elle. Elle posa ses mains sur les siennes et croisa ses doigts dans les phalanges du jeune homme. Elle sentait une légère odeur de fumée de cigarette mais elle prêta plus attention à Isaac. Car tel était le nom de celui qui l’apaisait mentalement et son corps se sentait revivre. Son léger baiser dans le cou la fit frémir et un long frisson interminable s’empara d’elle. Son doux murmure, sa voix si mélodieuse lui était agréable. Nevada riait légèrement, car le jeune homme de ses doigts fins et froids caressait la peau du dos de la jeune brune. Elle sentit la pression des ses mains sur ses hanches pour l’obliger à se retourner. Elle n’eut même pas le temps de lui répondre que ses lèvres capturèrent les siennes. Un baiser tendre, sucré et mielleux à la fois, un baiser qui recelait un tel degré de tendresse que cela surprenait Nevada. C’était une douceur auquel elle voulait toujours y goûter, comme si ces lèvres étaient un bonbon et qu’elle y croquait dedans. Après son baiser qu’elle prolongea pendant quelques secondes, elle l’enlaçait le plus fort possible. Comme si elle ne voulait pas qu’il parte. Elle déposa un baiser sur sa joue et le regarda presque amoureusement. Ses prunelles bleues ne se détachaient pas de celles d’Isaac. Elle détaillait ses traits fins, ses fossettes quand il lui accorde un sourire, ses cheveux courts et bataillés. Elle lui prit la main et l’emmena près du puit. Elle alla récupérer le seau d’eau au près du cheval et elle revient. Un sourire malicieux apparut ses lèvres. Le seau n’était pas totalement vide et elle jeta l’eau sur Isaac.Elle riait légèrement, la cigarette qu’il avait dans la bouche se consumait moins avec l’eau. Elle déposa un léger baiser mouillé sur ses lèvres et s’en allant en courant dans le champ de blé. « Maintenant à ton tour, attrapes-moi si tu le peux. » Elle s’arrêta et elle le regarda, non pas d’un regard provocateur mais plutôt défiant.

Elle était la seule qu'il supportait, qu'il adorait, qu'il chérissait et qui essayait de le calmer. Car, oui, la demoiselle pouvait lui retirer la bouteille, il ne disait rien. Alors que si une personne quelconque le faisait, il criait, tapait du pied, et frappait la dite personne. Mais elle, c'était une autre histoire. Depuis le début, ils se regardaient. Depuis le début, Isaac l'avait remarqué. Une brune fine, avec des yeux brûlants. Isaac la désirait, oh que oui. Mais, avec elle, c'était tellement différent, il n'osait pas. Il se retenait, fait très rare chez Graham. Il se convainquait que tout cette tendresse partirait s'il venait à la toucher plus que chastement. Des petits gestes suffisaient, et entretenaient le désir. Peut être qu'un jour, ils déraperaient. Isaac attendait de voir.
En attendant, la voir était toujours un grand plaisir, un vrai moment de calme. Mais elle avait toujours la manière de le réveiller, de le faire tomber en enfance. Lui qui détestait les gamins, les mômes, les gosses, il se surprenait à aimer jouer au chat et à la souris. Et justement, elle se remettait à jouer. L'emmenant près du puit, elle eut la bonne idée de lui foutre de l'eau en pleine face. Il faillit se mettre à gueuler, mais il se controlait pour elle. Il fit une moue de chien battue, et jeta sa cigarette alors qu'il la regardait courir. Il avait la flemme de courir. Il resta à l'entrée du champ, elle s'arrêta, le regarda de ce regard brûlant, défieur, ce regard qui lui donnait envie de la violer. Il se mordit la lèvre, avança doucement. Elle ne bougeait plus, il était trempé de sueur, d'eau. Il lui sourit du coin de la bouche, pour finalement arriver à sa hauteur. Le blé chatouillait ses mollets, il était bien. Arrivant à sa hauteur, se saisissant de ses mains frêles, il les serra et murmura. « Je viens de courir dix kilomètres, je pense avoir le droit à un répit de quelques minutes. » Le souffle encore un peu court, il la colla contre elle, l'attrapant par les hanches. Il adorait cette proximité. Son souffle s'égarant dans ses cheveux, il resta un instant à les sentir. Dansant légèrement, l'emmenant avec elle, il ferma les yeux. Il avait envie d'elle, un peu trop. C'est pour ça qu'il prit sa tête entre ses mains et entama un baiser fiévreux. Un baiser qui dura plusieurs minutes, et sans faire attention, ils se retrouvérent allongés dans le blé, dans une position indécente.

Avec lui, elle découvrait ce que voulait dire le bonheur. Ces purs moments de tendresse, ces regard et baisers langoureux. L’idée d’aller plus loin fleurissait dans son esprit mais la peur de perdre cette douceur qu’elle n’avait jamais connue avant lui serait fatale. Des moments à s’enlacer pendant des heures, les gestes primant parfois sur les paroles. Il n’y avait peut-être que ces yeux pour trahir le désir insoutenable qu’elle éprouvait envers Isaac. Un jour si cela débordait, elle ne serait pas sûre de résister et elle y sombrera. Une enfance, qu’elle avait vécue seule, de jouer avec lui comme elle ne l’avait jamais fait auparavant allant aux chatouilles jusqu'à cache-cache. Et d’ailleurs cela n’avait pas l’air de lui déplaire. Voir sa petite frimousse qui faisait une gueule de chien battu, elle ne pouvait presque pas y résister. Elle l’observa jeter sa cigarette, son corps était mouillé et son t-shirt moulait son torse. Nevada se mordilla la lèvre pour éviter de se jeter sur lui. Il avançait vers elle, la jeune femme ne se déroberait pas. Elle souriait, il était maintenant en face d’elle à quelques centimètres de son corps. Ses mains dans les siennes, il les serra légèrement et en profita pour la rapprocher de lui. Elle passa ses bras autour de son cou et posa son front contre le sien. « Mon pauvre chou, je te plains, alors je pense que tu les a bien mérités tes quelques minutes, Champion. » Elle riait légèrement et ses yeux fixèrent ses lèvres, légèrement charnues, douces. Et comme si il avait entendu sa prière, il l’embrassa fiévreusement. Un baiser légèrement brutal mais brûlant de désir et de passion. Elle l’avait remarqué lors de son arrivée au ranch, comment ne pas le faire, ses yeux qui pouvaient en faire tomber plus d’une, un sourire à ce damner et un corps à en faire pâlir une nonne. Ce baiser déborder tellement de désir, qu’elle se laissa emporter dans son rythme effréné. C’était comme si il n’y avait plus rien autour d’elle, juste lui et elle. Elle ne fit pas attention, préoccupée par ses lèvres si goûteuses, ils tombèrent dans le blé. Elle souriait légèrement. Son corps collé contre le sien ne lui donnait pas forcément des idées très catholiques. Elle roula alors dans le blé et ce retrouva sur lui. Ses cheveux caressaient délicatement son cou, ses yeux ancrés dans ceux d’Isaac, il n’y avait rien d’autre pour définir qu’il était son paradis, sa terre promise. Nevada jouait avec le feu, elle approcha sa bouche de celle d’Isaac sans pour autant l’embrasser même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Un petit regard de braise, un léger sourire en coin. « Je pensais que tu avais besoin de quelques minutes pour te reposer..sont-elles déjà écoulées ? »

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