romy ♥ là où tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté.

MR HELLSING : « Bonjouuuuuuuuuuur ! »
VOUS : J'écarquille des yeux face à cet enthousiasme incroyable, et surtout terriblement effrayant. Je n'en fais pas pour autant de remarques déplacées face à cette constatation, trop intimidée par la personne assise en face de moi. Je balaye la salle du regard, à la recherche d'une porte pour fuir. Car mine de rien, je suis pas rassurée. Alors que j'attends simplement qu'il poursuive, je constate qu'il attend une réponse de ma part. « Bonjour. » me contentais-je alors de lui répondre, accompagné d'un simple sourire.
MR HELLSING : « Alooors ! Nous allons donc pouvoir commencer ! »

Un quart d'heure suite à la sulfureuse rencontre avec un psychologue loufoque (& sado-maso), arrivent les questions dites sérieuses.

MR HELLSING : « Qu'est ce qui vous amène donc ici? »
VOUS : J'aimerais mentir. Le mensonge, c'est bien la seule chose que je maîtrise, le seul moyen qui me permet de me sentir protéger de tout, de cacher mes craintes. Pourtant, je sais que cela ne sert à rien. L'homme est déjà au courant de tout, ça ne fait aucun doute. « Qu'est ce qui m'amène ici, vous dites? » Pour unique réponse, il acquiesce et je soupire profondément. Devoir dire la vérité est pour moi comme se mettre à nue, comme montrer ses faiblesses à quiconque. Mes doigts tapent un par un l'accoudoir de ma chaise et finalement monsieur Hellsing se racle disgracieusement la gorge pour me faire signe de commencer. Instinctivement, je baisse la tête et je fixe les pieds de l'Homme.
« Ce qui m'amène ici, très franchement, je me le demande encore. Ce que je peux être idiote, vous savez. Parfois, je me dis que mes parents ont dû déconner quand ils m'ont procréer, ou je me dis simplement que je manque de chromosomes. Quoiqu'il en soit, je suis une idiote, et c'est mon idiotie qui m'a amené ici, voilà ce qu'il faut retenir. Autre question? » A la tête de dix pieds de long de l'homme, je comprends que cela ne suffit pas et je marmonne un « bon bon d'accord... » puis je m'apprête à tout dévoiler.
« Si je suis là, c'est à cause d'Ezekiel. Petit con d'Ezekiel. Vous avez dû le questionner avant moi non? Vous savez le mec qui dégage quelque chose de très froid et qui ne le rend pas absolument pas sympathique, qui est renfermé sur lui-même et qui ne laisse place à aucun sentiment comme s'il se prenait encore pour un adolescent de seize ans en quête de soi-même...Vous voyez? Et bien je suis amoureuse de cet homme. Cela doit bien faire depuis mes six ans en fait, mais à l'époque il avait encore sa gueule d'ange. Moi je suis une fille bien -du moins à quelques écarts prêts, mais qui n'en a jamais fait?- mais quand j'ai su qu'Ezekiel voulait quitter notre ville natale pour partir loin, avec son mini van, j'ai pas hésité une seule seconde. Je l'ai suivi. J'ai même pas réfléchi aux sacrifices que je faisais, aux études, à mon avenir: pour moi c'était normal de le suivre. Et de toute façon, c'est stupide, mais à quoi bon penser à un avenir où Ezekiel n'est pas présent? Parce que c'est toujours comme ça, entre lui et moi. Pourtant, il se moque éperdument de moi, et pourtant je continue à le coller. Vous savez, je m'exaspère moi-même. C'est vrai quoi, à croire que je suis masochiste. Je pourrai tout simplement abandonner, le ''laisser'' à Tyler, mais je peux pas. Je peux pas parce qu' Ezekiel et moi c'est trop... » Je m'arrête soudain, me rendant compte que je vais trop loin. Vraiment, j'ai toujours été trop éloquente et la situation ici le prouve bien. Gênée, je me mordille la joue et croise les bras alors que j'allonge mes jambes pour me sentir plus à l'aise. « Ce qu'on avait pas prévu, c'est qu'un pneu crève et qu'on soit bloqué dans le trou du cul du monde. Et nous voilà dans le ranch. C'est mieux comme ça? » dis-je, comme si monsieur Hellsing était responsable du ramassis de conneries que je venais d'enchaîner.»

MR HELLSING : « Qu'est ce que vous inspire ce ranch? »
VOUS : « Vous allez sûrement rire, mais au fond de moi j'ai toujours été une hippie refoulée. Les communautés, la nature, la paix et l'amour sont des principes que j'apprécie et auxquels j'aimerais adhérer. Alors vous comprenez bien que lorsque j'ai vu ce ranch, j'ai tout de suite été charmée par le côté bucolique de la chose. Et puis entre nous, j'ai jamais eu trop besoins de confort. A une époque de ma vie -qu'on appelle couramment la crise d'adolescence- je dormais plus dehors que chez moi, et je n'ai jamais regretté mon lit, tout ça n'est que superflus. Tant que j'ai cette sensation de liberté et d'indépendance, je peux vivre partout, ce n'est pas un problème. Et puis le ranch, les chevaux, tout ça, je trouve que ça fait princesse. Moi, j'ai toujours voulu être une princesse. Les princesses, elles sont jolies et sont importantes dans le monde. Elles doivent toujours faire comme si tout allait bien, elles sont professionnelles des faux sourires. Ezekiel, il trouve ça débile de vouloir être une princesse. Tyler, lui, il s'en fout. Et vous, monsieur, vous croyiez aussi que c'est idiot?  »

MR HELLSING : « Je vois, je vois... Et en ce qui concerne votre passé? Votre enfance? Adolescence? Vos relations? Une anecdote? »
VOUS : « J'aimerais tout d'abord commencer par mon prénom. Si ma mère a choisi Romy, c'est parce que son petit chien quand elle était jeune s'appelait Rom, donc elle lui a fait hommage en appelant sa propre fille ainsi, en rajoutant tout de même un y en espérant que cela fasse un peu plus féminin. Oh, elle aurait bien sûr pu ajouter d'autres lettres, mais après ça aurait été long. Ma mère, elle trouve que les prénoms courts c'est plus pratique. « Romy, va faire la vaisselle! », « Romy, va t'occuper de ta grand mère! », « Romy, nettoie ce que j'ai sali, je n'y arrive pas! » est en effet plus rapide que « Mary-Elisabeth-Cunégonde, va faire la vaisselle! ». Voilà l'explication de mon prénom, que ma mère m'a donné -pas mon prénom hein, mais l'explication de mon prénom- lorsque j'avais à peine six ans. Maintenant, on peut débuter je crois.

Ma mère a toujours été une vraie garce. Vous savez, ce genre de personnes qui ne jurent que par la mode, l'argent, le sexe, la drogue et l'alcool. Et bien ma maman c'est l'exemple même de ce genre de personnes. Sauf qu'un jour, elle tomba amoureuse, un garçon pas vraiment comme elle, mais elle s'en moquait. Puis rapidement, elle l'a pervertie, elle l'a rendu exactement comme elle. Sauf que mon pauvre père a pas survécu à ce rythme de vie, ayant une santé fragile. Comme vous avez deviner, ma mère fut enceinte de moi entre temps sauf qu'elle l'apprit que trop tard pour avorter. Heureusement, Bleythe de son prénom, n'avait pris aucune drogue lorsque j'étais encore qu'un petit pois, vu qu'elle était à l'hôpital psychiatrique suite à la mort d'Hadès, mon père. Tout ça pour dire que, j'ai jamais eu de père et je n'ai jamais connu ma mère dans un état normal, étant complètement droguée au Prozac que son psychiatrique lui donne sans modération.

Selon moi, ma vie n'a commencé qu'à mes cinq ans et demi. J'attendais sur le trottoir que ma mère revienne de sa énième tentative de suicide alors que deux garçons jouaient en face de moi. Curieuse de nature, je me rappelle mettre avancée vers eux, les deux mains derrière mon dos.
« Dites, je peux jouer avec vous? »
« Non! » avait dit catégoriquement Tyler, tout en continuant à jouer avec ses petits soldats.
« Pourquoi? » avais-je questionné aux deux garçons, la mine boudeuse.
« Parce que t'es une fille, et nous on fait un jeu de garçon! »
« Mais ce n'est pas important, moi aussi j'aime bien jouer à la guerre... » C'était un mensonge, moi ce que j'aimais c'était jouer à la princesse. Mais j'étais prête à tout pour avoir des amis, pour être un peu moins seule.
« Non! Pas possible! Va-t-en! »
Le rejet, jamais je ne l'avais connu auparavant. Ma mère m'a toujours aimé de tout son coeur, mes grands parents ont toujours été des anges avec moi, et personne ne m'avait parlé avec une telle rage, une telle méchanceté. Je me rappelle avoir serrer les poings si forts que mes ongles pénétraient dans ma peau. Par excès de colère, je courus jusqu'à chez moi et je me rappelle avoir sangloter. Un mélange de larmes et de cris pour que ces idiots entendent mon mal-être. Pourtant, cela ne changeait rien, ils ne regrettaient pas leurs mots. Alors j'ai coupé mes longs cheveux que ma grand-mère aimait tant brosser. J'ai déchiré violemment ma robe et j'ai mis un pantalon et un tee-shirt. Puis, sans attendre une seconde de plus, je sortis de chez moi pour retrouver les garçons.
« Et maintenant, je peux jouer avec vous? »

Il est difficile de ne parler que de moi car je viendrais inévitablement à parler de Tyler et Ezekiel. Eux et moi, cela a toujours fusionnel, quelque chose de si fort que rien ne peut nous briser, comme si à nous trois on formait un mur. Après, ils me l'ont jamais dit, parce qu'eux ce sont des garçons et que moi je suis la fille très sentimentale plutôt naïve et très niaise mais ils ont pas besoin de le dire. Je le sais, et je le sens. Même quand Ezekiel me dit d'aller me faire foutre, même quand je sens de la compétition entre Tyler et moi. Même les nombreuses disputes que j'ai eu avec eu, les nombreuses bagarres. Même quand ils rient tous les deux d'un truc que je comprends et qu'inévitablement je boude car j'ai l'impression d'être à l'écart. Ils ne sont pas simplement mes meilleurs amis, mais ils sont aussi mes frères et mes petits amis. On a toujours entretenu une relation étrange tous les trois, mais vous trouvez pas ça igolo, vous? »